L’arrivée d’un nouveau-né dans la vie d’un couple peut être vécue comme un grand chamboulement tant sur la plan émotionnel, psychologique et physique. Cette arrivée, même si elle est attendue et préparée, entraine des remaniements psychiques chez les deux parents.
Dès lors, une dépression post-partum risque de survenir. Ce trouble psychologique n’est pas rare puisqu’il concernerait entre 10 et 20% des femmes.
Différents facteurs comme le jeune âge de la mère, des antécédents de dépression, les
conditions sociales défavorisées , un faible soutien familial, un isolement, des difficultés financières, le manque de sommeil, des relations difficiles dans l’enfance avec ses parents, voire un allaitement difficile, sont autant de facteurs de risque de dépression post-partum.
Du point de vue biologique, les femmes ayant été déclenchées pour leur accouchement avec une injection d’ocytocine par intraveineuse seraient plus susceptibles de faire une dépression post-partum. (Cardaillac, El-Hage, 2016)
Par ailleurs, la période anténatale peut jouer un rôle important dans la survenue d’une dépression post-partum, notamment lorsque la femme s’inquiète et se sous-estime quant à sa capacité de devenir mère. Le risque est d’autant plus important lorsqu’il y a une dépression pendant la grossesse.
Un sentiment de faible compétences parentales peut aussi jouer un rôle sur l’humeur de la jeune maman mais aussi du jeune papa.
Le sentiment de compétences parentales est d’autant plus atteint lorsque l’enfant est né prématuré. En effet, pour certains parents, la naissance prématurée de leur enfant peut être vécue comme un véritable traumatisme, d’autant plus quand celui-ci est hospitalisé en réanimation ou en service ou en unité de soins intensifs. Fortement inquiété par l’état de santé de leur bébé voire sa survie, les relations d’affection mettent plus de temps à se mettre en place. D’autant plus que le taux d’ocytocine augmente au fil de la grossesse et facilite l’attachement de la mère au fœtus. A la naissance de l’enfant, cette hormone doit favorise la relation de proximité par le regard, les vocalisations, le contact affectueux avec la mère et la lecture des émotions de son nouveau-né. Lorsque l’enfant né prématurément, la mère et le père sont donc vulnérabilisés.
De plus, il a été démontré que la dépression chez la mère entrainait des perturbations dans les interactions avec son enfant, ce qui peut avoir des conséquences sur son développement émotionnel et cognitif.
Un accompagnement psychologique peut donc bien souvent être nécessaire pour aider les parents à trouver de nouveaux repères, à se sentir rassurés et les aider à trouver des clés pour se sentir épanouis.